Oriana Méndez
plaines successions
chairas sucesións
Ensemble de six poèmes traduits du galicien par Alexandre Mathiot*
CETTE PLÉTHORE ÉCRITE QUI ORANGE NOUS DÉFAIT
ESTA PLÉTORA ESCRITA QUE LARANXA NOS DESFAI
ILS VIRENT les murs de la géographie s'ouvrir
pas comme le tissu colossal qui tombe soudainement et découvre
et aveugle les mains et aveugle les odeurs des cheveux
mais comme la plainte hachée des conjonctions urbaines
interstices de sol et d'immeubles qui s'étendent
s'amputent, des voies se fendent
provoquent des trébuchements dans les fissures du vent
freinent les successions de plaines liquéfiées torrentielles
heurtent comme étourdit avoir perdu
la capacité d'entendement
donc, le labyrinthe qui se trace de vertige
à ses pieds à ses mains
lequel avec ses regards ils ornent ou entrevoient
ce labyrinthe, ce labyrinthe-là entraîne et arrête
transterre et suspend doux et amer parce qu'il suit
les préceptes du pouvoir du nectar :
à mi-chemin entre la subjectivité et le monde
une tendresse élastique qui définit le cœur
un passage ou processus non liquide ni non plus
deux corps solides limités individuels
Ce qui se filtre est un écoulement double
Il y a incessamment d'aigus éclats de pierre dans cet
allongement successif de deux
qui tombaient, pour ne pas tomber s'arrêtaient
ce pas brisé marche sèchement couper
empêcher le toucher qui pourrait
souffle dit dédit
prononcer équilibre d'une certaine façon
dévier les articulations les mettre
de côté vers un côté
pour que l'amplitude de la rencontre précipite
son propre
dédoublement universel
Dans le passage interrompu
ils ne dépassent qu'eux-mêmes
ils ne dépassent pas la vie
Comment donc dépasser la vie ?
Ils gardent le sens de la vue à des centaines
de corps de distance
ils peuvent voir ils peuvent admirer sans limites
de l'intérieur d'un vaisseau
vision de navire
ils peuvent admirer
sur le mur sur
les sutures architecturales
un œil qui acquiert respiration
dans sa propre cavité osseuse dilatant
l'orbite, la faisant palpiter
dans la sphère qui progresse le tracé environnant d'elle-même
ils trouvent un regard qui respire
qui se blesse à travers
un regard qui serti de lui-même
de lui-même veut se séparer
Mais une personne parle d'où elle peut parler
Un œil respire comme il peut respirer
Deux sont qui sait comment
Deux se prononcent en eux
Deux sont
VIRON as paredes da xeografía abrirse
non coma o pano colosal que cae súbito e descobre
e cega as mans e cega os olores do cabelo
senón coma o lamento inciso das conxuncións urbanas
intersticios de chan e de predios que se espraian
acérnanse, vías féndense
provocan tropezar nas gretas do vento
frean as sucesións de chairas licuefactas torrenciais
accidentan como atorda ter extraviada
a capacidade para o entendemento
entón, o labirinto que se delinea de vertixe
aos seus pés ás súas mans
o que coas súas miradas festonan ou albiscan
ese, ese labirinto arrastra e detén
transterra e suspende doce e amargo porque segue
os preceptos do dominio do néctar:
a medio camiño entre a subxectividade e o mundo
unha tenrura elástica que conforma o corazón
un transcurso ou proceso non líquido nin tampouco
xa dous corpos sólidos limitados individuais
O que se filtra é un derramamento duplo
Que hai incesantemente agudísimas lascas neste
alongarse sucesivo de dous
que caían por non caer detíñanse
este paso roto camiña seco cortar
incapacitar o tacto que podería
alento dito desdito
pronunciar equilibrio dalgunha maneira
desviar as articulacións colocalas
a un lado cara a un lado
para que a amplitude do encontro precipite
o seu mesmo
desdobramento universal
No tránsito interrompido
excédense só a si mesmos
non exceden a vida
Como entón exceder a vida?
Gardan o sentido da vista a centos
de corpos de distancia
poden ver poden admirar sen confíns
desde o interior dunha nave
visión de buque
poden admirar
sobre a parede sobre
as suturas arquitectónicas
un ollo que adquire respiración
na súa propia cavidade ósea dilatando
a órbita, latexándoa
na esfera que progresa o trazado circundante de si mesma
acadan unha mirada que respira
que se fere a través
unha mirada que engarzada a si mesma
de si mesma quere separarse
Pero alguén fala desde onde pode falar
Un ollo respira como pode respirar
Dous son quen sabe como
Dous pronúncianse por dentro
Dous están
IL Y A un immeuble visible ou invisible
dans sa crypte visible ou invisible
le scorpion observe cet albatros de langage
écoute ce que les deux se disent
des syllabes mutuelles ici parce qu'il y a
une parole immiscée
des eaux subséquentes durables
ce sont les eaux souterraines de l'immeuble
Ce qu'ils se disent c'est
en une langue future : seulement après
après leur manifestation
pourrait être enfin interprété
mais scorpion solitaire comprend, décrit
une conversation étendue sur la ville
en une langue qui se ferme au monde
tel est le cœur
scorpion assiste à
un oiseau de langue aux irreconnaissables signes
qui dissimule la communication
eux, ils les protège
Elle ouvre dans des formes bien connues ce qui
s'organisa en une langue chiffrée
Des verbes étrangers qui prennent sens dans le
noyau de l'animal obscur, dans sa propre
nébuleuse animalerie de scorpion qui peu à peu
s'endort et peu à peu atteint
la compréhension secrète et la garde pour lui
de la manière suivante, exclusivement :
chose rompt l'amer vermillon
écoute sa parole amalgamée
deux se parlent
deux sont
Une audace se fraye un chemin au galop
la beauté de ce torse sans visage au triple galop
HAI un edificio visíbel ou invisíbel
na súa cripta visíbel ou invisíbel
observa o alacrán este albatros de linguaxe
escoita o que dous se din
sílabas mutuas aquí porque hai
un falar inmiscido
augas subsecuentes duradeiras
son as augas subterráneas do predio
O que se din é
nunha lingua futura: só despois
despois da súa manifestación
podería romper a ser interpretado
mais alacrán solitario comprende, describe
unha conversa estendida sobre a cidade
nun idioma que se pecha ao mundo
tal é o corazón
alacrán asiste a
unha ave de lingua de irrecoñecíbeis signos
que oculta a comunicación
a eles, protéxeos
Abre en formas consabidas o que foi
organizado en lingua cifrada
Verbos alleos que cobran sentido no
núcleo do animal escuro, na súa propia
nebulosa animalaria de escorpión que vai
durmindo e vai acadando
a secreta comprensión e gárdaa para si
da seguinte maneira, exclusivamente:
cousa racha no amargo vermellón
escoita o seu falar amalgamado
dous fálanse
dous están
Ábrese paso unha audacia a galope
a beleza deste tórax sen rostro ao galope tendido
L'AMOUR s'inhume dans la boue
et la ville initie la sortie d'elle-même
/
les portes découvertes
déploie ses lignes de fuite
j'appartiens à une ville qui abandonne avec moi le monde
elle m'accompagne elle me parle elle dit :
Amour se corrompt
Amour s'inhume dans la boue
il est temps d'entreprendre la traversée
lever
tu arriveras
Deux visages descendent de l'air
se font argile se défigurent
deviennent étrangers des sourires surpiquent comme des aiguilles
pour soutenir le tissu qui les recouvre
se perdent les regards
tu peux les voir fuyants
pulsion noire
flamboyante négritude luminescente pour
des regards qui ont déjà discordé
Pèsent les empreintes sur ce sentier
qui s'enterre qui traverse
une maladie et perd face à elle
s'effondre le chemin devant ce mal
décharné dépourvu d'enveloppe
une douleur qui propage sa doctrine :
privation comme mécanisme disciplinaire
C'est l'amour s'abîmant dans la boue.
Tu n'as rien. Tu n'auras rien.
And what you do not know is the only thing you know
And what you own is what you do not own
And where you are is where you are not
pas même un ruban plein d'espoir
qui ondule loin des ronces
Ils reviennent et pénètrent leur voix
d'empreintes agonisantes dans le premier substrat
de ce terrain qui se défait
les empreintes d'une personne conduite par la fièvre
par les couleurs qui l'incendient
une personne qui se trompa une personne qui se tromperait à nouveau
Je me prépare pour le silence et
je me prépare pour le mouvement qui me mène au silence
Amour s'inhume dans la substance de la boue
Préalablement il tombe de l'eau sur de l'eau, après
les mains prennent racine dans la terre comme elles se posent
sur le visage de l'amour et
en se retirant
se dévoilent
les plaies nacrées caressant la peau
les feuilles des châtaigners en moi
en mon sein, des restes, idée de châtaigners
en mon sein, une peinture représente un châtaigner
châtaigner-de-vie
les plaies telles des algues de mémoire dansantes
qui se confondent dans la boue
Il y a des sifflements
des femmes sifflent le lointain
j'écoute les pleurs de quelques enfants
aveugles marcheurs, blessés de lumière
elle se scinde et elle se divise ainsi est
cette existence conquise par la brume
cette inexistence dans ton cœur
moi-même – arbre mortel
O amor inhúmase na lama
e a cidade inicia a saída de si mesma
/
descubertas as portas
desprega as súas liñas de fuga
pertenzo a unha cidade que abandona comigo o mundo
acompáñame fálame di:
Amor corrómpese
Amor inhúmase na lama
é hora de emprender a travesía
levantar
chegarás
Rostros dous descenden do aire
fanse de arxila desfigúranse
tornan alleos sorrisos pespuntan como agullas
para soster o tecido que os recobre
extravíanse as olladas
pódelas ver fuxidías
pulsión negra
flamíxera negritude luminiscente para
miradas que discordaron xa
Pesan as pegadas sobre esta verea
que se enterra que atravesa
unha enfermidade e perde ante ela
derrúbase o camiño diante dunha doenza
descarnada desprovista de envolvente
un padecemento que propaga a súa doutrina:
privación como mecanismo disciplinario
É o amor afundíndose na lama.
Nada tes. Nada terás.
And what you do not know is the only thing you know
And what you own is what you do not own
And where you are is where you are not
nin sequera unha cinta esperanzada
que ondea lonxe dos espiños
Volven e ingresan a súa voz de
pegadas agonizantes no primeiro substrato
deste terreo que se desfai
as pegadas de alguén conducido pola febre
polas cores que se lle incendian
alguén que errou alguén que volvería errar
Prepárome para o silencio e
prepárome para o movemento que me leva ao silencio
Amor inhúmase na substancia da lama
Previamente cae auga sobre auga, despois
prenden as mans na terra como se pousan
sobre o rostro do amor e
ao se retiraren
desvélanse
as chagas madreperla acariñando a pel
as follas dos castiñeiros en min
por dentro, restos, idea de castiñeiros
por dentro, unha pintura representa un castiñeiro
castiñeiro-de-vida
as chagas coma danzantes algas de memoria
que se confunden na lama
Hai asubíos
mulleres asubían o fondo
escoito o pranto dalgúns cativos
cegos camiñantes, feridos de luz
escíndese e divídese así é
esta existencia conquistada pola bruma
esta inexistencia no teu corazón
eu mesma - árbore mortal
DEPUIS l’embarcadère, vers la courbe de l'aber
Des canons subaquatiques, des paysages imprévus qui
se dissimulent à l'extension superficielle, planche d'estuaire
à travers eux se referme la sphère comme
un bassin de souffle
on dirait qu'elle flotte, mais seulement flottent en elle
les amants
demeurent
se maintiennent sur un roulis et simultanément
à l'extérieur crépitent de noirs oiseaux nomades que
personne ne voit
Ils s'écoutent les uns les autres ils se comprennent seulement
grâce à des filaments des fils
pas même des cordes
des fils de raison
attachés à leurs propres mémoires
comment devraient-ils se dire à eux-mêmes ?
quelques idées sur elle lui
qui tout le temps sont et ne sont pas là
à la manière d'une écriture dérivée qui
naquit pour grandir liquide
allant et venant sur elle-même
je veux dire que le calendrier accompagne les pas :
maintenant ils découvrent comment se liquéfie un désir
et une chose dans l'air
quelque chose entre eux dans l'air
est salé
On parla d'un dialogue de nature indéfinie
qui fut cependant avec précision
un troisième corps un anté-corps qui respire
comme la ville transpire le gaz de l'époque
un intercesseur ou silhouette fruit
d'une durée : le temps où le lichen
absorba les murs qui les soutenaient
C'est la loi du soleil, sa méthode qui finit
toujours comme chaque fois en une
fissure par laquelle entre
cette succession de minuscules blessures
petites fistules supérieures
insignifiantes pointes
qui peuvent et
C'est l'empire de la nécessité qui pousse, insiste :
cesse dans l'écriture
cesse dans l'écriture de cette étoile dominante
cesse dans l'écriture
Trouver
dans un ruisseau de temps installée
quiétude au-delà de quelques idées :
toute cette ville au regard vide
dévasté en noir voulant traverser
des yeux des habitants leurs couleurs
l'arsenal concentre des capsules de passé
pendant que continue la volonté urbaine de
traverser les couleurs de leurs yeux
les laissant émaciés épuisés
comme cette vision
la plus réelle de toutes
je suis résolue à la placer :
le cumul de la ville par chance est
avec eux et vous la voyez déjà
n'importe qui peut déjà la voir
allumer ses phares
et se dérouler comme un tapis
pour exprimer :
vous partîtes hors de vous-mêmes
revenez sur vos branches intérieures
parcourez-les
soutenus dans la fièvre
tombés dans la nuit mais aussi à
travers elle, je veux dire
vous goûtâtes une chose dont la saveur
ressemble trop à celle de la mort
vous devez changer votre propre gouvernement de l'erreur
Voyez-vous cet oiseau tel un naufrage
sceller le ciel ?
Ils voulurent le fermer, éviter qu'un air
extérieur à eux-mêmes ne s'infiltre et
ne s'inscrive sur les corps et
ne les avance et
ne les fasse avancer et
ne puisse les blesser
Ils sont exactement là, voyez-les
sur un oiseau qui danse
et sur la brise
il se sait inextinguible
il garde une énigme
il connaît une vérité, peut-être la seule :
je désire cette pléthore écrite qui orange nous défait
DESDE o embarcadoiro cara ao cóbado da ría
Canos subacuáticos, pasaxes imprevistas que
se ocultan á extensión superficial, lámina de ría
ao través delas péchase a esfera como
conca de alento
diríase que aboia, pero só aboian nela
os amantes
permanecen
sostéñense nun balanceo e simultáneas
no exterior crepitan negras aves nómades que
ninguén ve
Escóitanse mutuos compréndese só
mediante filamentos fíos
nin sequera cabos
frebas de raciocinio
prendidos das súas propias memorias
como deberían dicirse a si mesmos?
algunhas ideas sobre ela el
que todo o tempo están e non están
á maneira dunha escritura derivada que
naceu para desenvolverse líquida
índose e volvéndose sobre si
quero dicir que o calendario acompaña os pasos:
arestora coñecen como licúa un desexo
e algunha cousa no aire
algo entre eles no aire
está saldado
Falouse dun diálogo de natureza indefinida
que foi non obstante con precisión
un terceiro corpo un antecorpo respirando
como a cidade transpira o gas da época
un intercesor ou silueta froito
dunha duración: o tempo en que o lique
absorbeu as paredes que os sostiñan
É a pauta do sol, o seu método que remata
sempre como cada vez nunha
fisura pola que entra
esta sucesión de diminutas feridas
pequenas fístulas maiores
insignificantes púas extraordinarias
que poden e
É o imperio da necesidade quen pula, insiste:
cesa na escritura
cesa na escritura desta estrela dominante
cesa na escritura
Encontrar
nunha presa de tempo instalada
quietude máis alá dalgunhas figuracións:
toda esta cidade coa mirada baleira
devastada en negro querendo atravesar
dos ollos dos habitantes as súas cores
o estaleiro concentra cápsulas de pasado
mentres continúa a vontade urbana de
atravesar as cores dos seus ollos
deixándoos macilentos exhaustos
coma esta visión
a máis real de todas elas
estou resolta a colocala:
o cúmulo da cidade por fortuna está
con eles e xa a vedes
xa calquera pode vela
acendendo os seus faros
e desenvolvéndose coma un tapiz
para expresar:
marchastes fóra de vós mesmos
retornade sobre as vosas ramas interiores
camiñádeas
sostidos na febre
caídos na noite pero tamén a
través dela, quere dicirse
probastes algo cuxo sabor
se asemella demasiado ao da morte
debedes cambiar o voso propio goberno do erro
Ves ese paxaro coma un náufrago
selando o ceo?
Quixeron pechalo, evitar que un aire
exterior a si mesmos se infiltrase e
se inscribise sobre os corpos e
os avanzase e
os fixese avanzar e
puidese danalos
Están exactamente aí, védeos
nun paxaro que danza
e sobre a brisa
sábese inextinguíbel
el garda un enigma
coñece unha verdade, quizais a única:
desexo é esta plétora escrita que laranxa nos desfai
EST-CE toi ou est-ce l'ouverture de la pluie
qui parle en cet instant pour moi ?
Comment mûrit ce fruit
quand il n'y avait ici pas même un arbre
il apparut comment ?
Il semblerait que n'importe quelle chose dans le
creux de ses mains
il semble que ce soit un creux producteur
dans ce cœur de souffle
un geste devient fruit un fruit se développe
se produit dans cette chambre ou ce verger
il devient mûr par lui-même
qui se dresse dans le vide, on dirait
qu'il se manifeste tel une clé
qui apparaît en absence d'aucune porte
ils ont et ils n'ont pas
une clé n'a jamais rien ouvert
une métaphore n'a jamais rien ouvert
où se dirige-t-elle, sans sens ?
Elle a toujours été le même être humain qui
va vers le son
vers la nacre du son, il est là
le lieu de récolte des trouvailles et
des pertes qui se précipitent
elle passe quelques vagues de douleur
ramasse ce qu'elle peut ramasser
après elle tombe
elle ne comprend pas cet espace dans lequel
elle est entrée orientée par
un bourdonnement bleu, emmenée par
emmenée par emmenée par
une personne qui a toujours été la même qui
avance plongée dans une somnolence
traverse de plaines successions
durant tout cet arsenal d'années
insérée dans des jours des années des jours
Quel est le destin d'un fruit qui s'est
détaché de l'intérieur de l'air
vers l'intérieur de l'air ?
les choses aux environs s'éteignent comme de la fumée
contre de la fumée
est passé un cycle globulaire, peut-être un mois
un ruisseau de temps qui la dépasse
elle a été dépassée, simplement
elle gît et se laisse bercer par la brise
chaude de la mort quand elle rôde
et la rend différente
elle ne parvient pas à voir plus qu'une
pierre couverte de longs cheveux sombres
excepté un fruit qui mûrit et qui le fait
déjà tendre depuis le centre de la Terre
une exhumation insoupçonnée
le reste a été brûlé
quelques restes, quelques couteaux caressent
le regard
aucune chose à l'extérieur ne se trouve
Une personne a essayé d'offrir son aide
mais les haut-le-cœur revenus en son sein
tendrement vers les tranchants
d'elle-même vers elle-même
comme flèche après flèche de furie dictée
par la totalité du ciel
Une personne entame le chemin lent ombre pour toujours
ES ti ou é a abertura da chuvia
quen fala neste intre para min?
Como madurou este froito
cando aquí nin había sequera árbore
apareceu como?
Semella que calquera cousa na
cunca das súas mans
semella que sexa unha cunca produtora
nese corazón de alento
un xesto torna froito un froito amplíase
prodúcese neste dormitorio ou prado
desenvólvese maduro por si só
que se ergue ao baleiro, diríase
que se manifesta coma chave
que aparece na ausencia de calquera porta
teñen e non teñen
unha chave non abriu xamais nada
unha metáfora non abriu xamais nada
a onde se dirixe, sen sentido?
Ela sempre foi o mesmo ser humano que
vai cara ao son
cara ao nácar do son, é alí
o lugar de recoller os achados e
as perdas que se precipitan
transita algunhas ondas de dolor
recolle o que pode recoller
despois cae
non comprende ese espazo en que
foi entrar orientada por
un zunido azul, levada por
levada por levada por
alguén que foi sempre a mesma que
avanza somerxida nunha somnolencia
transcorre chairas sucesións
durante todo este arsenal de anos
inserida en días anos días
Cal é o destino dun froito que se
desprendeu do interior do aire
cara ao interior do aire?
as cousas arredor extínguese coma fume
contra fume
transcorreu un ciclo globular, quizais un mes
unha presa de tempo que a supera
foi excedida, simplemente
xace e déixase abalar pola brisa
cálida da morte cando ronda
e devólvea distinta
non logra ver máis ca unha
pedra cuberta de longos cabelos sombrizos
excepto un froito que madura e que o fai
xa tenro desde o centro da terra
unha exhumación insospeitada
o demais foi ardido
algúns restos, algúns coitelos acarician
a mirada
calquera cousa por fóra xa non se encontra
Alguén intentou ofrecer axuda
pero os arquexos voltos ao seu interior
tenramente cara aos gumes de
si mesma cara a si mesma
coma frecha tras frecha de furia ditada
pola totalidade do ceo
Alguén inicia o camiño lento sombra para sempre
UNE cavalerie de juments imaginées
indistinctes aux yeux
se croise comme extension blanche
dans cette parole de deux
Neige de chevaux
Où va-t-elle ?
Quels mots quel poumon de désir respirent
ceux qui rêvent
une cavalerie de juments imaginées
dans leur désir de deux ?
UNHA cabalería de bestas imaxinadas
indistintas aos ollos
atravésase como extensión branca
neste dicir de dous
Neve de cabalos
Cara a onde vai?
Que palabras que pulmón de desexo respiran
aqueles que soñan
unha cabalería de bestas imaxinadas
no seu dicir de dous?
* Titulaire d'une Maîtrise en espagnol, Alexandre Mathiot est traducteur du castillan et du galicien au français. Après avoir été professeur de langue étrangère en Espagne (où il a appris le galicien) et France, il a durant sept ans été journaliste radio, spécialisé dans la culture et la politique. C'est ensuite qu'il a décidé de retrouver une de ses passions premières, la traduction littéraire.