Le vin, c'est divin (extrait)
Des dizaines de pas descendent nonchalamment
un escalier qui grince. La pièce ne s’allume pas,
une torche électrique sert de lumière pour
éclairer la cave. Un jeune homme est étalé à
même le sol, sur un parterre froid et humide, les
mains nouées dans le dos. Ce dernier entrouvre
les paupières pour aussitôt les refermer. La
lumière artifcielle lui brûle des yeux habitués
à la pénombre.
C’est en pleine nuit que le père de Maya vient
lui dénouer la corde qui le retient entravé dans
cette cave depuis deux jours. Il l’aide ensuite à
se relever et à monter les trente-neuf marches
qui séparent la pièce du bas de celle du premier
étage. Lentement, il se dérouille les membres en
les faisant aller légèrement dans tous les sens et
se masse les avant-bras ankylosés. Des fourmis
lui parcourant les membres l’empêchent de
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marcher naturellement. Une main dans le
dos lui fait sentir qu’il n’y a pas de temps à
perdre. Il comprend qu’il doit avancer. Les
escaliers sont devant eux. Ils traversent
le rezde-chaussée sans s’arrêter, pour reprendre la
suite des escaliers, vers le premier. Le père lui
fait comprendre qu’ils sont arrivés. Dans cette
maison, le premier étage semble le lieu idéal
pour tous les préparatifs et la vie quotidienne.
Et c’est là, toujours à ce même étage, que l’on
découvre la belle Maya qui les accueille avec
un grand sourire. Elle prépare activement un
somptueux menu pour le nouveau libéré. Le
père le fait asseoir seul à la grande table, déjà
magnifquement dressée d’une belle nappe en
coton d’un blanc immaculé. On dirait qu’elle
n’attend que lui...
Extrait de Le vin, c'est divin
